Chers lecteurs / lectrices,
Je vous partage aujourd’hui un texte que lu sur enseignemoi.com. C’est un témoignage extrait du livre autobiographique de Billy Graham où ce dernier nous dresse un portrait de sa femme Ruth Graham.
– Bonne lecture!
Court extrait du livre de Billy Graham “Tel que je suis”
Le confort relatif dont nous avions joui sur le continent était totalement absent des Midlands. Le Westleigh Hôtel où nous résidions n’avait pas le chauffage central, ni bien sûr, la salle de bains commune au bout du couloir. Dans les chambres, le chauffage au gaz ne fonctionnait qu’en insérant constamment des pièces d’un penny. Toutes les chambres étant prises, l’hôtelier nous mit dans son salon. Nous avions si froid dans le canapé avec ses couvertures si minces que Ruth enfila un pull et deux paires de pantalon en dessous de son pyjama, et même le manteau en poil de lapin que je lui avais acheté à Paris. Quant à moi, j’avais mis un long caleçon long en laine et un grand pardessus ! Il n’est pas étonnant qu’à cette époque, tant de Britanniques eussent les joues rouges.
Nous ne nous lassions jamais de recevoir des nouvelles de notre fille Gigi qui venait d’avoir un an, mais Ruth en languissait tellement qu’elle écrivit à ses parents : « Hier soir, j’ai essayé de me rappeler son petit visage. Parfois, je me demande si j’ai encore une fille »
Il fut donc décidé qu’elle rentrerait seule le 4 Février tandis que je continuerais pendant deux mois. Les réunions en Irlande ayant commencé, il me fut impossible de l’accompagner à l’aéroport. De plus, j’étais grippé et un vent glacial soufflait. Après son départ, il m’arrivait de me sentir seul, mais les lettres de Ruth m’encourageaient toujours.
Notre situation financière était inquiétante. J’écrivis à un industriel chrétien américain, Mr Le Tourneau, pour lui expliquer la situation et lui dire que 7 000 dollars nous permettraient de terminer le travail. Deux semaines plus tard, une lettre arriva de sa part accompagnée d’un chèque.
Letourneau assista en personne à l’une de nos réunions lorsqu’il vint visiter l’une de ses usines près de Newcastle.
Ruth se hâta de m’envoyer par avion des vitamines et des fortifiants que son père avait spécialement préparés à mon intention. « Chéri, » me disait-elle « Pour une fois, tu vas obéir aux ordres du médecin ».
En fait, elle s’inquiétait parce qu’elle voyait que je m’épuisais dans mon travail pour Dieu. Dans une de ses lettres, elle m’écrivait : « Il est parfois plus facile de se tuer – littéralement – à la tâche que de savoir se discipliner à ne faire que ce qu’il est sage de faire. Plaisanterie mise à part, il vaut mieux prendre un moment de repos sur la terre que le repos éternel au cimetière. »
Sans attendre ma réponse, elle m’envoya une autre lettre que son intuition féminine lui avait inspirée. Elle avait pressenti que je me sentais coupable et que je craignais que mon engagement dans le ministère et mes absences répétées n’aient nui à la cohésion de notre foyer.
« Tu as cru que , parce que nos chemins et nos occupations se séparaient, nos coeurs se séparaient aussi, mais je me sens plus proche de toi que jamais. Où que tu sois, je t’accompagne en pensée et en prière. Tu trouves difficile de me porter dans ton coeur et dans tes prières parce que tu évolues dans un monde de responsabilités et de service qui s’élargit constamment. Tu as de la peine à t’intéresser à mon petit monde clos, mais je te suis en pensée dans toutes tes allées et venues. Puisque, pendant deux mois, j’ai pu te suivre physiquement, je comprendrai mieux le monde où tu vis et je ferai encore plus miennes tes peines et tes joies, tes déceptions et tes victoires. Prends bien soin de toi. Il y a encore tant à faire pour Dieu, et nous avons tant à découvrir dans notre amour.»
Je restais confondu que mon épouse montre tant de sagesse, de sensibilité et de perspicacité. Ruth a toujours écrit des poèmes. Je ne sais pas quand elle écrivit celui-ci, mais en le lisant, on se rend compte que ce qu’elle exprimait dans ses lettres venait de son coeur :
Aime sans vouloir t’imposer – Pleure si tu le dois – Mais pleure en secret
Ton coeur apprendra – Que c’est aussi aimer – Aimer concrètement nettoyer, cuisiner ranger les vêtements
Tout s’écrit, « Je t’aime » – Lorsqu’avec amour on sème
Alors aime sans vouloir t’imposer – Pleure si tu le dois – Mais pleure en secret
Ton coeur apprendra L’ampleur de ses pas – Le chant qu’il chantera – Le sentier qu’il chevauchera – Les pressions qui font de lui L’homme qu’il est – Le monde qu’il doit affronter – La vie qu’il doit mener
Alors Aime – Sans vouloir t’imposer – Pleure si tu le dois – Mais pleure en secret
Ton coeur apprendra – Qu’elle est le coeur – Et non ce qui se voit – Qu’elle fait partie de toi – Et ne t’appartient pas – Qu’elle est ta femme
Alors Aime.
———————– FIN DE L’EXTRAIT ————————
Dieu vous bénisse richement en Jésus-Christ !
Aisha