Les domaines de la psychologies et de l’éducation ont connu une révolution il y a 30 ans lorsque Howard Gardner, professeur de psychologie à l’Université de Harvard a publié les résultats de ses travaux de recherche sur le développement des capacités cognitives chez l’être humain.

Il avait remarqué que certains enfants au QI élevé ratent leurs études, que certains intellectuels reconnus sont tout à fait capables de lire les instructions pour monter un meuble, mais pas de le monter; alors qu’un analphabète saura le faire sans effort. Il avait également observé que certains dons manuels, artistiques ou relationnels n’étaient pas considérés dans la mesure de l’intelligence. Ses recherches lui ont permis de définir d’identifier entre 7 et 10 formes d’intelligence chez l’humain.

Certaines représentations sociales et culturelles tendent à considérer que certains enfants ne sont pas intelligents parce qu’ils réussissent moins bien dans certaines matières ou parce qu’ils sont en échec scolaire. Dans certaines cultures en effet, faire une classe scientifique, exceller en mathématiques est la preuve d’une intelligence supérieure aux autres. Mais parce qu’il existe différentes formes d’intelligence, l’échec scolaire d’un enfant peut résulter du fait que les méthodes d’éducation ne lui permettent pas de mettre à profit la ou les intelligence(s) dominante(s) en lui.

Il y a donc plusieurs intelligences. Ces formes d’intelligence se retrouvent, à des degrés divers, en chacun d’entre nous, mais trois ou quatre peuvent être dominantes. Et parce que le profil individuel peut évoluer dans le temps, l’intérêt de ce qui suit est de nous aider à reconnaître les ressources dont disposent nos enfants.

L’intelligence linguistique

L’intelligence linguistique (ou verbale) consiste à utiliser le langage pour comprendre les autres et pour exprimer ce que l’on pense. Tout comme l’intelligence logico-mathématique, on la mesure dans les tests de QI. Les personnes auditives ont ainsi beaucoup plus de facilité à entendre des mots que de voir et retenir des images. On la reconnaît par : l’amour du langage et de la parole. Celui qui la possède a par exemple une bonne mémoire des dates et des noms, aime raconter des histoires.

On la retrouve chez les orateurs, avocats, poètes, écrivains, mais aussi les personnes qui ont à lire et à parler dans leur domaine respectif pour résoudre des problèmes, créer et comprendre.

Les enfants qui ont cette forme d’intelligence sont sensibles à l’ordre, au rythme des mots ainsi qu’à l’humour qui s’y rattache. Ils aiment lire, parler, raconter et entendre des histoires. Ils ont une bonne mémoire des dates et des noms.

L’intelligence logico-mathématique

On la reconnaît par : une capacité à utiliser la logique, l’analyse, l’observation, le raisonnement sur les choses. Ceux qui possèdent cette intelligence raisonnent de façon séquentielle, se plaisent à l’interpretation de quantités, se posent les questions “pourquoi?” “comment?”. Les chercheurs et chercheuses en biologie, en informatique, en médecine, en science pure ou en mathématiques font preuve d’intelligence logico-mathématique. Ils utilisent les capacités intellectuelles qui y sont rattachées.

Les enfants ayant cette forme d’intelligence sont capables d’identifier les structures logiques et numériques et d’utiliser une longue chaîne de raisonnements. Ils aiment résoudre des problèmes, veulent des relations de cause à effet, des raisons à tout.

L’intelligence musicale

L’intelligence musicale est la capacité à penser en rythmes et en mélodies, à reconnaître des modèles musicaux, à les mémoriser, les interpréter, en créer, ou encore à être sensible à la musicalité des mots et des phrases. Les virtuoses en ce domaine manifestent leur intelligence en vous faisant vibrer par des nuances, des changements de rythme et d’autres variantes transmises par leur instrument de musique ou leur voix. Mozart est un bon exemple pour cette forme d’intelligence.

Les enfants qui possèdent cette forme d’intelligence sont sensibles au timbre, au rythme, aux sons d’une mélodie. Ils fredonnent souvent, chantent, se mettent à danser sur le moindre rythme.

L’intelligence kinesthésique ou corporelle

C’est la capacité à utiliser son corps ou une partie de son corps pour communiquer ou  s’exprimer  dans la vie quotidienne ou dans un contexte artistique; pour réaliser des tâches faisant appel à la motricité fine; pour apprendre en manipulant des objets; pour faire des exercices physiques ou pratiquer des sports. On la reconnaît en particulier par: le désir de bouger, la tendance à être constamment en mouvement.  Il existe par exemple un  potentiel intellectuel qui permet au joueur de basket de calculer la hauteur, la force et l’effet du lancer au panier. Le cerveau anticipe le point d’arrivée du ballon et met en branle une série de mouvements pour résoudre le problème. On retrouve donc ce type d’intelligence chez les sportifs.

Les enfants qui ont ce potentiel utilisent leur corps pour résoudre des problèmes, pour créer des produits ou transmettre des idées. Ils s’expriment à travers le mouvement. Ils ont un grand besoin de bouger, de toucher, de prendre des choses et de jouer avec. Ils sont habiles dans les travaux manuels.

L’intelligence visuelle ou spatiale

Elle permet à l’individu d’utiliser des capacités intellectuelles spécifiques qui lui procurent la possibilité de se faire, mentalement, une représentation spatiale du monde. Ceux qui la possèdent aiment : concevoir, dessiner, lire des graphiques, élaborer des affiches, organiser l’espace, les objets, les surfaces. Ils ont souvent besoin d’images pour comprendre. Les Amérindiens sur le continent Américain ou les pygmées en Afrique voyagent en forêt à l’aide de leur représentation mentale du terrain. Ils visualisent des points de repère dans la nature et s’en servent pour progresser. Cette forme d’intelligence permet de créer des  œuvres d’art et artisanales, d’agencer harmonieusement des vêtements, des meubles ou des objets. Les géographes, les peintres, les dessinateurs de mode, les architectes, les photographes, les caméramans mettent à profit ce potentiel intellectuel.

Les enfants qui ont cette forme intelligence possèdent l’habileté à créer des images visuelles – spatiales, mentalement ou concrètement. Ils regardent en premier les graphiques, les images et les illustrations. Ils aiment dessiner.

L’intelligence naturaliste

L’intelligence naturaliste est l’intelligence du biologiste, du botaniste, de l’écologiste, de l’océanographe, du zoologiste, de l’explorateur, du chasseur, du pêcheur et du chef cuisinier. L’individu est capable de classifier, de discriminer, de reconnaître et d’utiliser ses connaissances sur l’environnement naturel, les animaux, les végétaux ou les minéraux. Il a une habileté à reconnaître des traces d’animaux, des modèles de vie dans la nature, à trouver des moyens de survie; il sait quels animaux ou plantes sont à éviter, de quelles espèces il peut se nourrir. Il a un souci de conservation de la nature. Souvent les personnes chez lesquelles cette forme d’intelligence est bien développée aiment posséder un cahier de notes d’observation ou garder leurs observations en mémoire; elles aiment prendre soin d’animaux, cultiver un jardin et sont en faveur de l’établissement de parcs dans leur ville; elles sont adeptes de la conservation de leur environnement. Les peuples indigènes utilisent cette forme d’ intelligence de façon exceptionnelle.

Les enfants qui possèdent cette forme d’intelligence ont la capacité à identifier des motifs, les séries dans le monde naturel comme les plantes et les animaux. Ils sont sensibles à leur environnement naturel.

L’intelligence interpersonnelle

L’intelligence interpersonnelle (ou sociale) permet à l’individu d’agir et de réagir avec les autres de façon correcte. Elle l’amène à constater les différences de tempérament, de caractère, de motifs d’action entre les individus. Elle permet l’empathie, la coopération, la tolérance. Ceux qui la possèdent aiment parler et influencer, sont habituellement leader d’un groupe ou organisateurs. Ils communiquent généralement bien et sont habiles en résolutions de conflits. Ils ont également une bonne écoute, sont habiles à négocier et sont persuasifs. Cette forme d’intelligence permet de comprendre et de générer des solutions valables pour aider les autres.

Ces enfants qui la possèdent démontrent l’habileté à connaître et à comprendre les autres dans leurs motivations, leurs intentions et leurs buts. Ils aiment travailler en groupe et remarquent les besoins et les émotions de ceux qui les entourent. Ils le font d’ailleurs avec succès.

L’intelligence intrapersonnelle

L’intelligence intrapersonnelle est l’aptitude à faire de l’introspection, c’est-à-dire à revenir à l’intérieur de soi, à identifier ses sentiments, à analyser ses pensées, ses comportements et ses émotions. Cette forme d’intelligence permet de se comprendre soi-même, de voir ce qu’on est capable de faire, de constater ses limites et ses forces, d’identifier ses désirs, ses rêves et de comprendre ses réactions. C’est aussi la capacité d’aller chercher de l’aide en cas de besoin. En somme, c’est être capable d’avoir une représentation assez juste de soi. Cette forme d’intelligence permet de résoudre des problèmes reliés à notre personnalité et de travailler sur soi. Elle fonctionne en étroite relation avec l’intelligence interpersonnelle, car pour bien fonctionner avec les autres, il faut être conscient de ses propres émotions et savoir les contrôler. Ceux qui la possèdent aiment la solitude, aiment réfléchir, sont habiles dans la définition d’objectifs.

Ces enfants possèdent une connaissance d’eux-mêmes. Ils ont la capacité de se trouver des manières qui leur permettent d’utiliser leurs forces et ils connaissent aussi leurs faiblesses. Ils comprennent leurs émotions et leurs attentes. Ils apprécient la solitude, ils ont une forte vie intérieure.

L’intérêt de cet outil dans l’accompagnement de nos enfants, est de les aider  à découvrir leurs ressources personnelles et leurs capacités à apprendre. C’est aussi de les aider à choisir, selon leur style et leurs capacités, des méthodes et des stratégies qui leur conviennent le mieux avec pour objectif de leur permettre d’intégrer et de consolider tous les apprentissages qu’ils auront à faire dans sa vie, à assumer leurs responsabilités selon leur rythme, selon la complexité de l’apprentissage et selon leurs capacités propres à apprendre.

Et pour finir, voici un petit test pour déterminer le profil de votre enfant.

Aisha


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2 comments
  1. Bonsoir,

    La psy prend soudain une grande place dans la vie chrétienne de beaucoup. Petit à petit, plusieurs chrétiens en arrivent à baser leur existence ou encore l’éducation de leur(s) enfant(s), leur couple etc sur la psy plutot que sur Le Fondement : Jésus-Christ. Personnellement, j’ai lu (et mis en pratique) tout un temps passablement de livres ‘relation d’aide’ (psy et chrétien) sur développement personnel, l’éducation des enfants, les couples etc et petit à petit, je lisais plus de livres que la Bible elle-même.

    Par la suite, j’ai découvert plusieurs incohérence avec la foi chrétienne dans les livres que j’avais lu. En tout premier l’égoïsme. Ces livres m’ont poussée à être ‘centrée sur moi’ au point de changer de comportement dans le but de faire changer les autres … pour mon bien à moi. C’est assez subtile comme ‘enseignement’ mais cette trame se retrouve dans pratiquement toutes les approches ‘psy’. Change afin que l’autre réagisse différemment, pour que tu puisses être toi heureuse.

    Une autre trame principale est ‘mon propre bonheur’. La psy a fait passer la société ‘de devoir’ à une société ‘de droit’. Auparavant, chacun avait un rôle et le devoir de. Le père avait le DEVOIR de prendre soin de sa famille, les enfants le DEVOIR de ceci, etc, etc. Les chrétiens avaient le DEVOIR d’aller à l’église, le DEVOIR de prier avant de manger, le DEVOIR x et z …

    La société est devenue une société de droit. J’ai le droit d’être heureux en tout premier. La psy y a largement contribué. C’est très bien pour la société.

    Et même pour les chrétiens, c’est très, très bien de ne rien faire par devoir.

    Pour des parents chrétiens, ne pas enseigner à leurs enfants : fait cela car tu dois, car c’est comme cela, fait ainsi tu comprendras plus tard, etc c’est très, très bien.

    Maintenant ‘cassé les devoirs’ oui, oui oui, c’est d’ailleurs ce que Jésus a fait sans cesse et que nous pouvons lire en long et en large dans les évangiles.

    Passer des ‘devoirs du chrétien’ à Jésus-Christ, oui, oui, oui. Passer du ‘parce que tu es chrétien tu dois ceci, sinon, encore oui.

    Mais passer des devoirs du chrétien aux droits du chrétien, ne correspond de loin pas à l’évangile.

    L’évangile enseigne plutôt le contraire : renoncer à soi-même.

    … et pris isolement, c’est retourner en ligne droite aux ‘devoirs du chrétien’.

    Par contre, en prenant l’évangile dans son ensemble, et en tout premier : Dieu nous a aimé le premier, réaliser de quel amour nous sommes aimés de Dieu, réalisé que par Jésus, le père nous voit entièrement justifié, consacré, saint, irréprochable, (Colossiens 1:22), car nous nous savons si aimé, renoncer à notre vaine manière de vivre pour que d’autres se sentent aussi aimé de Dieu, en premier notre famille (conjoint, enfant) non pas par devoir mais par AMOUR prend une toute autre dimension. Notre bonheur ne dépend plus alors du comportement des autres, de l’amour que les autres nous portent mais de Dieu. Et le bonheur que Dieu nous offre dépasse et de loin, la joie que la psy offre …

    Plus nous nous savons aimé de Dieu, plus nous sommes libres. Nous ne faisons alors rien par devoir mais rien non plus par droit. Moi, j’ai droit à être heureux ? Ou, si tu savais à quel point Dieu t’aime ? Il n’y a pas de chemin large qui engloberait ‘les deux’ ….

    1. Merci pour cette analyse Béréenne A… J’ai bien aimé ce que tu as dit : “Plus nous nous savons aimé de Dieu, plus nous sommes libres”. Dieu te bénisse!

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